Exemple d'une réussite : La brigade équestre de Volvic.
A Volvic (63) une brigade à cheval existe depuis 2012. Elle circule dans la commune tous les étés, jusqu'à mi-septembre, afin de surveiller l'impluvium et la réserve naturelle des Cheires.
Sous la supervision d’un agent de police municipale, une équipe de trois personnes circule avec des chevaux (un pur-sang et trois chevaux de race Auvergne). L'objectif est essentiellement de prévenir les incivilités telles que les chiens non tenus en laisse, les dépôts sauvages, les feux ou bien encore les campements sauvages, dans le but de préserver la sécurité des promeneurs et bien sûr l'environnement alentour.
Cette brigade change de tracé tous les jours. La présence de l’animal, en plus d'être écologique, est également un vecteur de sympathie qui aide la police à communiquer avec les visiteurs et à faire de la prévention.
Sabine Velicitat, se réjouit des effets positifs de cette brigade équestre dont elle est responsable :
« Notre brigade équestre est saisonnière et ne fonctionne que du 15 juin au 15 septembre, période la plus touristique. Nous patrouillons principalement dans toutes les zones « vertes » de la ville. Tous les ans nous louons deux chevaux qui sont logés dans un pré communal, l’entretien des chevaux étant entièrement à la charge de la mairie (alimentation, maréchal ferrant, vétérinaire) et leur bien-être par les cavalières elles-mêmes, week end compris.
Pour ce qui est du budget, il faut compter en tout 3500 € pour la saison. Comme vous le voyez, une brigade équestre n’est pas forcément hors de prix !
Pour le fonctionnement, je suis détachée à la brigade pendant cette période et je suis accompagnée de collègues qui effectuent un service civique. J’ai moi-même suivi une formation de Garde à cheval qui ne délivre pas de diplôme d’Etat, la spécialisation « équestre » en police municipale ne demandant pas encore l’obligation d’une formation spécifique de très haut niveau, hormis la pratique de l’équitation bien sûr. »
Adjoint au maire de Volvic, en charge de l’environnement, Jean-Christophe Gigault, se félicite de cette initiative. « Le bilan est très positif pour la commune, y compris en termes d’image, car le cheval est un très bon vecteur pour faire passer des messages de sécurité et de vigilance tout en favorisant le respect de la règlementation. Cette opération est une réussite chaque année du fait de l’implication de Sabine, du partenariat passé avec les centres équestres qui fournissent les chevaux (…) Nous disposons aussi de chevaux de la race Auvergne et nous testons leurs capacités à assumer des fonctions de police équestre »
Les effets positifs d’une police montée.
La mission d’une police à cheval consiste à sécuriser les usagers par une présence active et dissuasive s'appuyant sur la prévention, la médiation, mais aussi, l'application répressive si elle s'avère nécessaire.
Les cavaliers ont l'avantage par leur position haute d'avoir un champ de vision plus étendu qu'un policier en véhicule ou à pied. Ainsi, dans le cadre de la surveillance générale du domaine public, le cheval est un outil supplémentaire et complémentaire pour la surveillance des environs. Il peut aller là où ne va pas une voiture, dans les broussailles et les routes impraticables. Dans la ville, les policiers interviennent dans les nombreux espaces verts mais, aussi dans les espaces urbains, près des établissements scolaires, sur les places publiques, les zones piétonnes, les parkings…).
Prisé autrefois pour sa rapidité et son endurance, le cheval l'est aujourd'hui pour sa capacité à servir de médiateur entre le policier et l'administré.
En effet, au chapitre des impacts sociétaux positifs, on note un renforcement du lien social, une amélioration des comportements civiques et du contact entre les habitants et les forces de l’ordre, une diminution des tensions liées au maintien de l’ordre, un rôle pédagogique et préventif.
Il est également apprécié pour ses impacts environnementaux profitables : réduction des émissions de gaz à effet de serre, pas d’émanations toxiques ou de dispersion de microparticules, pas de troubles pour la faune naturelle dans les zones vertes, une « pollution sonore » limitée au pas du cheval…
Les brigades équestres, encore peu nombreuses aujourd'hui, ont un bel avenir devant elles en milieu rural, comme en milieu urbain.
Les chevaux entrent dans la cité
C'est l'est de la France qui a remis au goût du jour l'utilisation courante à grande échelle des chevaux au sein de la police, avec la création des brigades vertes.
L'usage du cheval en milieu urbain se cantonne encore généralement à la surveillance des espaces boisés en périphérie des villes, ou des parcs urbains. Il est vrai que ce moyen a prouvé son efficacité pour bouter hors des fourrés la prostitution, la vente de drogues et la faune délinquante qui inventorie le produit des derniers vols à l'arrachée. Cette efficacité est due, pour une bonne part, au cheval dont la stature impressionne les délinquants tout en se jouant de nombreux obstacles naturels et artificiels, en raison de ses capacités physiques qui lui permettent de se déplacer rapidement là où l'homme et la voiture sont handicapés, le tout dans le respect de la nature.
Le processus est immuable : les promeneurs adultes et enfants, croisés par la patrouille équestre s'approchent, demandent à caresser le chanfrein ou l'encolure, tendent une main hésitante, puis affectueuse. Viennent ensuite les paroles amicales adressées à la monture, le tutoiement qui s'instaure avec elle, et alors seulement, le promeneur solitaire, l'enfant des quartiers ou le lycéen, lève la tête vers le cavalier pour le questionner sur le nom du cheval, son âge, le lieu où il dort. Et le cavalier-policier de répondre, en contre-plongée du haut de sa monture, à ces gens qui sans le cheval n'auraient pas eu matière à l'aborder. Ce constat conduit quelques policiers à guider leur équipage vers les centres-villes, les zones piétonnes, et parfois même au coeur des quartiers sensibles. Et s'il est encore trop tôt pour établir un bilan de ce type d'initiatives, elles apparaissent d'ores et déjà comme des actions complémentaires aux autres modes opératoires des polices municipales.
De nombreux exemples de réussites :
Lyon : expérience positive pour la brigade équestre de la police municipale
Le cheval, «formidable outil relationnel» à La Garenne-Colombes
Pour approfondir le sujet :