Aux arbres, citoyens !
A l’initiative des seuls élus de la majorité, de nouveaux arbres ont été ou seront plantés au square Général Leclerc, en remplacement d’arbres « malades », et en complément de ceux préexistants. La liste « Pour Moulins » se réjouit évidemment de constater le verdissement du quartier de la gare. Mais des questions demeurent, avec toujours le même fil conducteur désespérant : pourquoi les investissements, impactant durablement la cité, ne sont-ils jamais discutés avec les élus de l’opposition et avec les citoyens, afin de partager et de nourrir les réflexions ? Pourquoi une telle opacité dans les décisions ?
Les platanes étaient, semble-t-il, soit contaminés par des champignons, soit nécrosés, soit présentant de fortes cavités. Une surveillance de l’évolution avait dû être initiée depuis plusieurs années, et si non, quelles sont les causes de ces dégradations visiblement très rapides ?
S’agissant de champignons, quelles dispositions ont été prises pour éviter tous risques de prolifération ?
L’abattage était-il la seule conclusion de l’étude physiologique et biomécanique ?
Pour mémoire, certaines contaminations d’arbres nécessitent des précautions drastiques : mesures déclaratives, destruction des bois par incinération, protection des alentours par bâchage, engins de coupe nettoyés et désinfectés. Même les sciures doivent être traitées sur place par pulvérisation de fongicides.
Pour le square du Général Leclerc, rien de tel, semble-t-il, puisqu’on nous dit que tout le bois coupé sera « récupéré et recyclé ».
Pour éviter toute confusion et limiter le risque de désinformation, il serait tellement plus simple d’être transparent !
Les arbres choisis en replantation sont des micocouliers de Provence. Même si cet arbre apparaît robuste, agréable et relativement autonome, pourquoi n’avoir choisi qu’une seule et même espèce, qui plus est, très sensible aux pathogènes du platane ? Le micocoulier donne des fruits comestibles qui, s’ils ne sont pas ramassés, tombent et finissent écrasés au sol. Ces fruits sont également un régal pour les oiseaux, ce qui semble plutôt intéressant pour préserver la faune en centre-ville.
Toutefois, rappelons-nous qu’il y a quelques mois, des campagnes d’effarouchement étaient organisées au square, pour faire fuir les oiseaux gênants !
Le choix des micocouliers semble validé par la majorité, même si d’autres essences, régulièrement plantées dans les centres-villes, auraient pu être envisagées. Ainsi, des arbres, dits fléchés, auraient été intéressants, en limite de voirie et à proximité de contraintes physiques, pour éviter la gène lors du développement des branches. De plus, en diversifiant les espèces, les risques éventuels auraient été limités et les futures rotations des sujets auraient pu être étalées.
« 16 arbres abattus, 35 arbres plantés ». Côté communication, la punch-line est plutôt réussie !
Mais il serait intéressant de savoir comment se sont opérées la coordination et la prise en compte des contraintes spatiales. Aucune explication n’ayant été fournie sur la logique de cette opération « coup de poing », la liste Pour Moulins pose des questions de simple bon sens :
- comment les commerçants et les riverains, directement impactés, ont-ils été associés : position des arbres à revoir, ombrage à apporter ou à compléter, gêne aux accès, gestion des eaux de pluie ? Les cérémonies autour du monument aux Morts ont-elles bien été prises en compte ?
- plus globalement, quelle est la politique de verdissement de la ville : quels liens et quels corridors verts sont à préserver et à construire ?
- enfin, quelle est la logique d’aménagement global de l’avenue de la République : quelle est sa place dans le futur plan de circulation ? S’agissant d’un axe fort en desserte de la gare, comment sont pris en compte les modes doux, les stationnements, les transports collectifs, le mobilier urbain ?
Autant de sujets à apprécier dans leur globalité, avec une vision de long terme. Rappelons que les bancs, installés il y a quelques années et permettant à plus de 100 personnes de s’asseoir le long de l’avenue de la République, ne sont quasiment jamais utilisés, malgré des coûts d’achat et d’entretien très élevés...